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Au Lever
18/11/2007 20:37
Réveil douloureux Seule, sans ta présence et tes bras autour de moi Une peur sans nom qui m'assaille Et en plus, il caille
Dans ma bouche, des fragments de rêve Un goût amer, de gens qui crèvent Des trains industriels Du sang sur le cou Et qui tombe du ciel
Réveil douloureux Où je devrai faire sans toi Oublier toute cette douleur Qui court au fond de moi
Réveil douloureux Où j'aurais voulu crier d'effroi Mais je reste baillonnée Parce que ça "n'se fait pas".
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Elle Voit...
12/11/2007 00:27
les yeux sont aveugles, parfois. Mais la bouche parle. A tort ou à raison. Elle parle. Les doigts frappent. Ce texte n'est pas de moi.
"Si je devais décrire mon corps je dirais ça. Peut-être. Ce soir.
Brune. Enfin, rouge et noir en ce moment. Mais brune quand même, dans le fond, ça se voit. Mince? Je sais pas, je dirais pas ça comme ça. Je dirais mince, mais juste à l’extérieur. À l’intérieur je suis une baleine, un monstre marin échoué des flots. Mince mais juste pour les autres. Grosse, mais pas pour moi. Mince et grosse. Le miroir me le dit maintenant, lui aussi. Mince. Mais je ne le vois pas. C’est comme si le miroir, les photos, ne me reflétaient pas. Oui c’est ça. Je me reconnais pas dans le miroir. C’est pour ça que je peux me voir fine. Mais c’est pas moi. Quoi d’autre? Et bien j’ai des bras. Fins et couturés. Couturés, c’est tout ce que je vois. Je contemple avec une fascination malsaine les os qui sortent du coude, et idem, je reconnais pas, ça ne peut pas être vraiment moi. Des cicatrices par dizaines, sur les bras. J’ai des mains, aussi. Paraît-il. Il est des jours où je les veux pas. Je contemple avec une fascination malsaine les tendons qui sortent, les os du poignet qui se voient aussi. Je les reconnais pas, mais ça leur donne un droit. Pour exister. S’il y avait pas les tendons, je me découperais les bras. Comme avant, comme par le passé. Je me laisse porter par la musique. J’ai l’estomac presque vide. Les oreilles pleines, quoique du folk métal est pas vraiment ce que j’aurais voulu, mais il fallait bien tester. Il y a des bagues, pour donner un peu de consistance. Et des ongles, que je ne laisse plus vraiment pousser. Pour l’escalade, et [...]: ça gratte moins, ça fait moins mal. Une gourmette, que j’aime beaucoup. Cadeau pour mes vingt années. Elle aussi donne du relief, un droit vague d’exister. Je la quitte jamais. J’ai des épaules. Que je ne reconnais pas non plus. Je vois les os qui pointent, les clavicules. Je ne suis pas si maigre, ça ne peut pas être moi. Je ne peux pas avoir changé, pas à ce point là. Mais je trouve ça joli. Avec un collier. Le dos est décharné. Ça je le sens, sous mes doigts râpés. Même si ça n’est pas à moi. Rien ne m’appartiens, en fait. Qui est le chanteur maintenant? Ça doit être Maniac. Si c’est Attila je le reconnaîtrai de toute façon. Un dos. Qui se termine sur des hanches larges et boursouflées de graisse. Selon moi. J’ai des poignées d’amour, que les autres ne voient pas. J’ai des fesses, à la fois rondes, plates et bombées. C’est peut-être Attila en fin de compte. Ça fait très vicieux, c’est pas mal. C’est tordu. Je me suis toujours trouvé de grosses fesses, mais de profil, petit miroir me dit qu’elles sont absentes. Je le vois pas. Je me reconnais pas. Je sens le pantalon qui flotte autour de ces globes de chair et de gras. Il y a toujours eu de la cellulite à l’intérieur de moi, et quand j’étais petite, je croyais que la crotte se logeait là, dans les deux fesses. Avec une cicatrice, trace d’un ancien grain de beauté qu’il a fallu faire enlever. Potentiellement cancérigène, paraît-il. N a dit, regarde ton corps. Très bien maman, je le fais. Mais je n’aime pas quand ta fille Z vient à toi me voler. Des fesses donc. Avec des cuisses. Ma vraie mère m’a dit il y a peu qu’on pouvait me prendre pour un mec à cause d’elles: elles sont fines. Ça non plus je ne vois pas. En fait c’est comme si j’avais un bandeau devant les yeux, je ne sais plus rien. Je ne me reconnais, toujours pas. Mes cuisses je les ai toujours trouvées énormes et c’est encore le cas aujourd’hui. Sauf en jupe, chez Y et F: soudainement je me trouve des jambes de mannequin de défilé: petites et minces. Mais ça n’arrive que chez eux et je me reconnais pas. J’ai que ce mot là, désolée, pardonnez moi. Après il y a des genoux, dont je contemple les os avec la même fascination que tout le reste. Ce corps me plaît, presque, comme ça. Même si je le voudrais plus mince. Le problème, c’est que même en le voyant dans la glace, je le vois toujours pas. Quelques fois je me dis, mon dieu, c’est moi ça??? Et j’hallucine, un instant, un court instant. Ensuite je n’y crois plus, je sais pas, l‘illusion, ou bien peut-être la vérité, disparaît. J’ai des pieds, que j’ai toujours aimés. Ils sont toujours couverts de pansements parce que mes godasses me font des ampoules. Et j’ai une tête, ah oui. J’allais l’oublier. Avec des yeux, une bouche et un nez. La bouche est pulpeuse, piercée. Le nez, rond. Normal. Les yeux un peu bridés, mais je m’en suis jamais rendu compte. Avec des cils noirs et des joues pleines. Enfin, c’est mon point de vue. J’ai aussi des oreilles. Qui entendent beaucoup de choses, même quand les gens ne les disent pas. J’entends tout. Un peu trop, des fois. Mes oreilles sont des passoires. Il y a 7 trous à la gauche, 3 à la droite. Je les aime, ces piercings. Moins il y a de peau et de chair, et plus j’ai le droit d’être là. Et j’ai aussi des cheveux, qui descendent bas. Avec une sorte de frange étrange, taillée par moi. Je serais vivante, si je n’étais pas là. Sans doute. Sans doute pas."
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Le Revenant
01/10/2007 12:14
Angoisse diffuse Dans la pâle lumière de l’aube Fantôme atroce qui rôde Attraction confuse Aimant magnétique Pouvoir morbide attractif
Hypnotisée par le revenant Se dessine la silhouette d’une enfant Petite fille brune marche dans la brume Sans prêter attention aux loups, aux moustiques et aux taons L’esprit, imperturbable et blanc Flotte toujours dans l’air, vaporeux et fier Il ouvre le chemin, il se tait, il n’a besoin de rien La gamine le suit, à peine ralentie par les orties Elle ne sait où elle va, elle ne sait pas où on la mène Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle doit subir ce phénomène Et toujours, loin au devant d’elle Se trace une silhouette, imprécise mais réelle Un gouffre soudain, la plonge dans les ténèbres Brusquement éveillée, c’est la fin du sortilège Le fantôme s’est retourné, il tient dans sa main, une faux La gamine esquive comme elle peut, lâche dans l’action son petit ourson Peluche tendre dans cette caverne infâme Elle réussi à parer l' immense lame, mais ne peut esquiver un nouveau jet de couteaux Atteinte à la jambe, blessée, elle décampe Le jouet, abandonné, reste dans l’antre.
Le calme est retombé et l’esprit, indemne A perdu cette petite fille, avec qui il voulait jouer Il ne lui reste d’elle que cet ourson apeuré Alors il s’approche, l’examine, le flaire, et finit par le toucher A son contact le nounours brûle, répand dans l’air de rudes fragments Qui tous, atteignent le revenant, dans une pluie de vertes étoiles Et il brûle, il a mal, il gémit et il chiale Touché à jamais par tous ces bouts de toile.
La petite fille, quant à elle, s’est réfugiée dans le bois Elle est sortie de sa torpeur mais, en regardant bien, rien ne lui fait comprendre ce qu’elle est venue faire là Son petit mollet saigne, toujours transpercé par une odieuse lame Alors, de ses petits doigts agiles, de sa jambe elle retire l’arme - Ravale ses pleurs, Serre ses dents de lait et d’ivoire. Quelque chose, en elle, a disparu à jamais Il est trop tôt pour le savoir, il est trop tard pour avoir peur Mais dans son coin, elle attendra son heure Pour rendre, pointe en avant, ce couteau Lancé par le revenant.
Commentaire de momito (01/10/2007 12:41) :
jolie petit texte peu etre un futur talent . biento on lira surment
t'est livres
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Maman Je T'Aime
17/09/2007 23:50
maman, maman, maman au nom de toi, ta fille se déchiquete les bras maman, maman, maman je n'aime pas te voir si mal je n'aime pas te voir si pâle
maman, si tu savais à quel point, de toi je suis responsable si tu savais tout ce que je ressens si tu savais tout ce que je crains maman, laisserais tu ta tête à la fenêtre dans cet hôpital sordide - à me regarder partir, serais tu aussi triste en te voyant si candide maman maman, à 45 ans tu es encore une enfant tu en as les formes les jeux, les rires, et les normes maman, petite maman fragile tu vis dans tes contes de fées tu vis pour fuir pour ne pas alarmer tu vis ta vie à cent à l'heure, toujours plus vite, avec tes rollers
maman, adorable, pas méchante juste un peu irresponsable, un peu chiante Maman, dis moi qu'un jour tu guériras qu'un jour, tu seras là pour moi Dis moi que tu ne vas jamais crever, pas dans cet état là...
Commentaire de bellisima (21/09/2007 12:12) :
si cela est autobiographique;je souhaite que ta maman s'en sorte le
plus rapidement possible.car je sent que tu à besoin d'elle.mille gros
bisous a toi et ta maman.veronika
http://bellisima.vip-blog.com
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Vol Au Vent
04/09/2007 23:19
Je me sens mal. La tête qui tourne et le corps faible, j’avale de l’eau pour tromper la faim. La fin. De l’eau en grande quantité, assaisonnée par des poudres chimiques comestibles. De l’eau pour oublier que je ne mange pas. Restriction, restriction obligatoire. Sinon, c’est la crise, la crise mauvaise, néfaste - interdite. Mon corps me fusille et je fusille mon corps par mon regard. Je sens le gras qui coule et suinte sous ma peau. Illusion dérisoire. Assassine. Guerre interminable contre le corps et les cris. Contre les calories, contre la balance et le poids qui s’affiche. Ce n’est jamais assez et pourtant les chiffres se font plus petits, toujours plus petits.
Famine, famine qui ne me rend toujours pas mon appétit, et pourtant quand je mange ce n’est pas par faim. Chaque matin c’est la même question, la même honte et le même désespoir, comment faire pour perdre plus? Les amis s’inquiètent, s’interrogent, me grondent ou me cajolent. Ils ont tous la même phrase à la bouche - arrête ça, je ne vois tes rondeurs nul part, tu vas te mettre en danger - mais je n’entends rien. Mes oreilles restent bouchées par mes yeux, cruels. Je voudrais bien les croire, pourtant. Ce serait si facile de faire comme avant, et pourtant comme avant ce n’était pas très bien non plus. Avant il n’y avait que les compulsions, pas de restriction; de la culpabilité, mais pas au point de se tuer. Avant c’était simple: j’étais grosse, mais je n’y faisais rien.
Mes yeux m’ont toujours vue grosse, d’aussi loin que je me rappelle. Ça a commencé après la maternelle, ça n’est jamais reparti, et tous les jours, c’est pire. Grosse. Grosse rien que par le poids de mon existence, que je pèse chaque jour. J’ai froid. Au dessous de 25°, j’ai froid. Au dessous de 20, je tremble, et au delà, je gèle. C’est un phénomène récent, nouveau. Je n’étais peut-être pas si grosse que ça, avant, mais avant, je me voyais obèse. Aujourd’hui aussi, mais la balance l’atteste, l’affirme: je suis grosse, mais moins grosse qu’avant. J’ai froid et je m’inquiète: l’automne n’est pourtant pas encore là. Cet hiver ce sera terrible, il faudra investir dans du chauffage de qualité, un poêle, des couvertures, des pulls, tout et n’importe quoi.
Je voudrais m’en sortir et arrêter tout ça.
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